Au Cameroun, la crise sanitaire dure depuis de nombreux mois et ne semble pas vouloir s’atténuer, au grand dam du secteur évènementiel. Entre le respect des mesures barrières prescrites par le gouvernement et la mission de service public qui incombe au Palais des Congrès, il a fallu s’adapter voire se réinventer. Un contexte difficile qui n’est pas sans conséquences sur le plan économique.
Acculé, le secteur évènementiel ne sait plus sur quel pied danser. Référentiel sanitaire, jauges, gestes barrières, ou encore restrictions de déplacement, toutes ces réglementations imposent une remise en question des organisateurs d’évènements qui se noient dans cette incertitude.
Le 17 mars 2020, dans le cadre de la Stratégie Gouvernementale de Riposte contre le Coronavirus, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement a dû prendre 13 mesures spéciales renforcées le 05 Mars 2021 face à la résurgence de la pandémie au Cameroun. Bien que l’ensemble de ces mesures soit de portée générale, deux d’entre elles ont particulièrement retenu l’attention du Palais des Congrès, à savoir : l’interdiction de tous les rassemblements de plus de 50 personnes sur toute l’étendue du territoire national et la prescription aux administrations publiques de privilégier les moyens de communication électronique ou les outils numériques pour les réunions susceptibles de regrouper plus de 10 personnes.
Conséquences, entre annulation ferme de l’évènement, report ou transformation en évènement digital, le palais des Congrès de Yaoundé dont la mission principale est «la location des salles et espaces» (Cf. Décret n° 2018/625 du 24 octobre 2018 portant réorganisation du Palais des Congrès), s’est retrouvé plus ou moins «confiné».
A titre illustratif, entre Mars et Juin 2020, en dehors des sessions du Parlement, aucune autre activité ne s’est tenue au Palais des Congrès. Au cours de la période susmentionnée, les 29 (vingt-neuf) manifestations programmées et espaces réservés avant la survenue de la pandémie n’ont pas généré les recettes escomptées, créant ainsi un manque à gagner de l’ordre de 150.014.403 FCFA (Cent Cinquante Millions Quatorze Mille Quatre Cent trois). Idem pour la période allant de Janvier à Février 2021 généralement considérée comme « période haute » du Palais des Congrès qui a vu l’annulation de toutes les cérémonies relatives aux Conférences Annuelles et Présentation des Vœux de Nouvel An. Même les manifestations d’envergure telles que la Foire Internationale PROMOTE ou les Canal2 d’Or ont dû être reporté pour cause de Coronavirus.
Sur le plan budgétaire, les prévisions annuelles se situaient à 650 millions de FCFA au 1er semestre en termes de recettes propres issues des produits de location de salles et des autres produits d’exploitation du domaine. Or, au vu du contexte difficile de la crise sanitaire actuelle, le Conseil d’Administration du Palais des Congrès a approuvé une diminution de 24,5% du budget préalablement adopté.
En dépit de la morosité de la situation, la Direction Générale du Palais des Congrès a dû réfléchir en interne à un réaménagement des méthodes de travail. Y faisant suite, un système de permanence a été mis sur pied afin d’éviter un flux de personnes dans les couloirs et bureaux administratifs. Par ailleurs, grâce au soutien indéfectible de l’Etat camerounais, le Palais des Congrès a continué d’assurer le paiement intégral des salaires du personnel, les charges d’entretien et de sécurité des locaux, la fourniture en énergie (eau et électricité) et enfin les nouvelles charges liées à la gestion de la pandémie (gel hydro-alcoolique, masques, seau-robinets, désinfection des locaux et campagne de sensibilisation).
Alors que le feuilleton de la COVID-19 semble loin d’être terminé, le Palais des Congrès a dû trouver des solutions pérennes pour s’adapter à cette nouvelle vie. Au rang de ce protocole sanitaire appliqué dans l’organisation de certains évènements, on peut citer notamment : le respect de la distanciation sociale au niveau de la disposition du mobilier, le port du masque obligatoire dans l’enceinte du Palais des Congrès, le passage obligatoire par un tunnel anti-COVID-19, les tests de dépistage réguliers, une nouvelle offre commerciale plus axée sur l’organisation des évènements virtuel ou en outdoor.
Somme toute, il faut sauver le « soldat évènementiel » car il y va de la survie des Entreprises et des emplois. Ceci passe par un accompagnement des pouvoirs publics et une plus grande solidarité entre les différents acteurs de la filière.
Par Michée Félix PEM
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